LE PARCOURS
Lors de notre aventure de 3 jours dans le Vercors, nous avons réalisé une traversée à pied de la station du col du Rousset jusqu’à Corrençon-en-Vercors, soit environ 40km, fin Avril.
Le même parcours lors d’une période plus douce de l’année offrira une expérience différente et sera plus facile a réaliser (nous avons eu beaucoup de neige et il faisait froid (entre 0 et 5 la nuit, 10 en journée).
Nous étions 5, dont 2 filles. Hormis l’un de nous sportif de haut niveau (pratique des Ironman), nous étions de simples « bons marcheurs ». Personne n’avait fait de trek dans sa vie. Nous partions à l’aventure mais en nous équipant correctement.
Ce parcours ne nécessite pas une grosse condition physique, mais il vous fera vous dépasser si vous n’êtes pas bien préparé sportivement.
Jour 1 : 7km de la station du Col du rousset jusque la cabane de Pré Peyret.
Jour 2 : 13km entre la cabane du Pré Peyret et la cabane de la Jasse du Play.
Jour 3 : 20km entre la cabane de la Jasse du Play et Corrençon-en-vercors.
JOURNEE 1 : 4h de marche (pauses comprises). 7km de la station du Col du Rousset jusque la cabane de Pré Peyret.
Nous partons de Valence et déposons la voiture à Corrençon-en-Vercors (parking du golf), puis nous prenons un taxi jusqu’à la Station du col du Rousset (1h30 de route).
La matinée est bien avancée. Nous commençons tout de suite et nous randonnons en montée douce sous un ciel assez chargé. C’est surprenant car on s’enfonce très vite au cœur du Vercors et les étendues sont tout de suite frappantes par leur immensité. Le temps se couvre rapidement et après à peine 45 min de marche, une tempête de neige nous tombe dessus. Il y a beaucoup de vent et un brouillard épais.
Le chemin disparaît sous la neige, on se repère grâce aux cairns. Heureusement, la tempête ne dure pas et nous poursuivons sur un rythme tranquille. Nous arrivons au refuge plus rapidement que nous le pensions.
Détails Abri du Pré-Peyret :
L’abri est plutôt bien isolé. Il y a un poêle au rez-de-chaussée ainsi qu’une table et 2 bancs. Il y a 1 coin couchage avec 2 espaces en bois superposés. Il est possible de dormir à 3 sur chacun des espaces. Il y a un escalier raide et à l’étage le sol est en bois. Devant la cabane, quelques pierres et une scie
Il y a une petite source d’eau potable à environ 100m devant la cabane. Après avoir mangé, le groupe se sépare en 2. Les filles étaient super vaillantes comme notre pote sportif de haut niveau. Ils décident donc de randonner aux alentours pendant que nous restons à 2 au refuge.
A 2 sans bouger nous avions très froid. Fort heureusement nous étions équipés alors on a pris une bonne gorgée de rhum et nous avons commencé le bûcheronnage. La scie rouillée nous fait rapidement comprendre que nous n’avons pas intérêt à nous louper sur l’action. C’était hyper physique et il a fallu beaucoup de gorgées de rhum pour couper ces satanées bûches !
Malgré le poêle qui a chauffé continuellement, nous n’avons jamais dépassé les 8-10 degrés à l’intérieur.
Pendant cet après-midi passé au refuge, plusieurs randonneurs ont fait une halte et ont profité de la chaleur du poêle. C’est l’occasion de faire des rencontres sympas. Le soir, l’un d’entre eux a partagé l’abri avec nous.
On s’est régalé autour d’un bon apéro en jouant à quelques jeux et avec un peu de musique. Malgré le poêle la température est restée basse tout la nuit.
JOURNEE 2 : 7h00 de marche (+ 60min de pauses cumulées) – 13km entre la cabane du Pré Peyret et la cabane de la Jasse du Play.
Au réveil nous repartons après un solide petit déjeuner. Nous savions que la journée allait être difficile mais nous étions loin de ce qui nous attendait.
Le randonneur resté avec nous la veille propose de nous accompagner une bonne moitié du chemin car c’était aussi sa direction. Le moral est bon, il ne neige pas, la première heure est agréable. La vue est dégagée sur les hauts plateaux.
Passée cette première heure, nous marchons de plus en plus difficilement dans la neige. Ni l’office de tourisme ni les eaux et forêts n’avaient pu nous dire précisément quelle quantité de neige nous allions avoir, et il y en avait beaucoup !
La neige forme des congères autour des sapins et recouvre les traces des chemins, les cairns sont invisibles tout comme les repères des GR. Nous créons nos traces en avançant en zigzag. C’est très dur physiquement. Il y a des traces d’animaux un peu partout mais aucune trace humaine, on est seuls au monde.
Il faut rester concentré et y aller à son rythme. Après 4h épuisantes nous faisons une courte pause pour manger. Nous repartons à 5 sans le randonneur solitaire qui poursuit son chemin. Nous marchons toute l’après-midi dans la neige et nous commençons à craindre que la nuit arrive. Finalement, nous aperçevons notre refuge au loin dans la vallée.
L’abri est mal isolé. Il y a un poêle au rez-de-chaussée ainsi qu’une table et 2 bancs. A l’étage le sol est en bois. Le temps s’éclaircit mais la température chute. Il fait entre 0 et 2 degrés avec un petit vent glacial. La fin de journée offre de belles couleurs et permet de profiter pleinement du paysage.
Après plusieurs heures à chercher la source, nous nous rendons compte qu’elle est en réalité recouverte par la neige et inaccessible. Nous devons donc faire fondre puis bouillir au fur et à mesure de petites quantités de neige pour boire et cuisiner. Les filles ont eu le courage d’aller chercher du bois et sont revenues avec un sacré morceau !
Pour finir la scie était cassée et il a fallu tout débiter à la main. Tout ceci n’a l’air de rien mais après une journée aussi éprouvante faire ces choses est épuisant.
On essaye ensuite de dormir tous ensemble à l’étage ou il fait à peine 2°.
JOURNEE 3 : 7h de marche (+ 60min de pauses cumulées) – 20km entre la cabane de la Jasse du Play et Corrençon-en-vercors.
Au petit matin nous rallumons le poêle pour le petit déjeuner et préparons nos affaires. Nous avons le moral, le ciel a une couleur bleu azur, le soleil brille et donne la pèche à tout le monde. La journée promet d’être au top.
La veille, notre ami super sportif avait préparé le chemin nous permettant de partir dans la bonne direction et c’était une excellente chose car il était toujours aussi difficile de se repérer.
Heureusement le froid avait durci la neige et nous avançons sans nous fatiguer. Les paysages évoluent et la température monte au fur et à mesure que nous descendons. Nous débouchons sur de vastes plaines, idéales pour faire un break et une sieste dans le calme.
Nous quittons ensuite les plaines pour s’enfoncer dans des forêts plus denses. Nos chemins sont sinueux et caillouteux et descendent progressivement vers notre destination.
Après 8h de randonnée, nous savourons notre arrivée et allons fêter cela à la brasserie du village autour d’une crêpe et d’une bonne mousse.
Bilan :
Alors que certains d’entre nous ne se connaissaient pas, nous avons formé tout au long du trek une superbe équipe. Nous étions naturellement solidaires pendant les galères et on a passé de vrais bons moments.
Personnellement lorsque je suis arrivé à la fin épuisé mais avec ce sentiment d’avoir réalisé quelque chose, ça a été sur l’instant le meilleur moment. C’était une expérience de dingue, et je ne m’en suis rendu compte réellement qu’à la fin du voyage.
C’est une expérience personnelle à vivre à plusieurs et c’est une aventure que je souhaite à tout le monde.
Alors profitez de la vie les amis et faites des treks !