3 jours dans la vallée du Tsaranoro et le parc national d’Andringitra
Au cours de notre voyage à Madagascar, nous avons eu la chance de pénétrer la vallée reculée du Tsaranoro et faire un trek de 3 jours en grimpant notamment le Pic Boby qui culmine à 2 658 mètres d’altitude dans le parc national d’Andringitra, classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2007.
Jour 1 : Trajet, randonnée et bivouac dans le parc national de l’Andringitra
Au départ de la petite ville d’Ambalavao, il faut compter environ 3h30 pour faire les 45 kilomètres avant d’arriver à l’entrée du parc national d’Andringintra par Namoly (il existe deux entrées), au fond d’une vallée isolée.
Anciennement entretenue mais en complète désuétude, la route est compliquée et le 4×4 indispensable. Les vieux pavés disparaissent pour laisser place à une piste défoncée dont la vitesse de croisière ne dépasse pas 20km/h quand tout va bien.
Le temps d’admirer la beauté du paysage alors que nous enlaçons les collines verdoyantes sur lesquelles se hissent les rizières. C’est la saison des récoltes et nous pouvons observer le travail battre son plein dans ces villages reculés. Une fois coupé, les hommes battent le riz sur un rocher pour séparer le riz de la tige avant de le faire sécher. C’est ensuite que les femmes interviennent pour séparer les grains blancs des écorces (qui s’envolent lorsqu’elles tombent du panier cf photo ci-dessous)
Une fois que le riz est prêt, les villageois le conditionnent dans des grands sacs de toile qu’ils vendront à Ambalavao. Nous ne croisons d’ailleurs sur la route que des hommes à vélos chargés de sac de riz. A vélo il leur faudra 24H pour rallier la ville et vendre leur récolte quelques euros seulement.
L’arrivée :
Nous arrivons au fond de la vallée et nous garons sur le terrain de foot du village. Nous rencontrons notre guide, il n’est pas seul, et nous découvrons ainsi que l’aventure du bivouac ou camping telle que nous la connaissons chez nous sera totalement remise en cause.
En effet, en plus de notre guide Jeannot, nous rencontrons 4 porteurs et une cuisinière qui nous accompagneront pendant ces 3 jours et 2 nuits. Une poule est également là et elle partira avec nous, accrochée au bâton de bois que les porteurs soutiennent sur leurs épaules. Nous pique-niquons et commençons gentiment la randonnée qui doit durer 4 heures en commençant le parcours orange (cf ci-dessous).
Nous passons par le village de Jeannot et découvrons sa famille et d’autres habitants du village. Le maïs sèche aux fenêtres des maisons en terre et le riz parterre. Nous continuons de grimper en plein nature pour rejoindre notre premier campement à 2050 mètres d’altitude.
Le trek nous fait passer par des endroits ou la faune diffère, au bout d’une heure on arrive prêt des cascades sacrées de Riambavy et Riandahy. Leurs noms renvoient à la masculinité et à la féminité car, selon une légende, un coupe royal stéril a pu avoir des enfants à la suite d’un bain dans ces chutes. Madagascar est pleine de légendes comme celle-ci. Une fois dépassé les cascades nous arrivons sur un très plateau, un berger est là avec quelques zébus, la rivière coule alors que nous apercevons notre premier caméléon sur cette marche.
Nous continuons l’ascension du plateau pour arriver à notre camp de base, au pied des montagnes. Les porteurs sont déjà arrivés, notre tente est monté et nos duvets dépliés. On nous apporte un sac d’eau chaude en guise de douche que nous prenons en pleine nature alors que la nuit commence à tomber.
Puis c’est l’heure de l’apéro et dîner, nous nous réunissons tous dans la “cuisine” située sous un abri. La chaleur du feu nous réchauffe et nous découvrons les talents culinaires de notre chef ! Nous gouterons également le rhum local et les chants malgache raisonneront une bonne partie de la soirée. Nous regagnons notre tente, juste avant qu’un orage s’abatte sur la vallée et que la pluie s’installe toute la nuit.
Jour 2 : Ascension du Pic Boby, randonnée et bivouac dans le massif de l’Andringitra
Nous nous réveillons le lendemain sous un magnifique soleil et prenons le temps d’un café chaud et quelques tartines grillées au feu de bois avant d’entamer l’ascension du pic Boby.
Nous longeons le pied des falaises montagneuses jusqu’à sérieusement grimper l’une d’entre elles. Plus nous grimpons et plus le paysage devient lunaire avec de gros rochers. On s’en rend vraiment compte lorsqu’on arrive au sommet du Pic Boby après environ 2H30 de marche. Depuis le pic la vue est époustouflante à 360° sur toute la vallée.
Nous redescendons par le même chemin et observons beaucoup d’oiseaux avant de rejoindre le camp. Un café, nos sac à dos et nous reprenons la marche à travers le plateau. Nous croiserons d’autres caméléons sur le chemin également et pique niquons au bord de la rivière au dessus des cascades. Un peu plus haut nous apercevons un lémurien seul et timide, nous jouons avec lui à travers les buissons tout en avançant.
Nous sommes bientôt à la fin de journée et le mauvais temps commence à pointer le bout de son nez, nous accélérons pour amorcer le passage de l’autre coté de la vallée par ce col venté. C’est un tout autre décor qui nous attend, beaucoup de roches mais également des palmiers, nous commençons à apercevoir le camp ou nous passerons la nuit, d’autres tentes sont là. La descente dure 1h et quelques et on se dit qu’attaquer le parc national par ce coté doit être assez démotivant dès le début.
Arrivée au camp, on va baigner les pieds dans la rivière, prendre la douche etc avant de diner tous ensemble. Nous faisons connaissance avec nos voisins, c’est en fait un groupe de 3 chercheurs. Quelques gouttes tombent et le soleil couchant reflète des lumières rougeâtres sur les montagnes.
Jour 3 : Descente dans la vallée et fin du trek
La journée qui s’annonce sera moins dense et nous prenons donc le temps de dormir un peu plus. Il fait beau et nous continuerons notre descente jusque dans la vallée ou Ony, notre chauffeur, est censé nous attendre.
Nous sommes au dessus des nuages qui disparaissent au fur et à mesure que nous descendons dans la vallée. Nous apercevons enfin les rizières au loin et quelques villages. A peine arrivé en bas de la vallée, des enfants nous attendent pour nous proposer des bracelets confectionnés par leurs soins. Nous nous prêtons au jeu.
Le vol du drone au dessus du village restera un super souvenir, certains enfants partaient en courant de peur et d’autres voulaient absolument voir l’écran de vol. Je vous laisse avec ces quelques images.
Cette vallée et ce trek resteront un moment fort de notre voyage à Madagascar, loin de tout et dans une beauté absolue.
Si vous aussi vous avez déjà fait l’expérience de Madagascar et du Parc national de l’Andringitra, n’hésitez pas à partager vos retours d’expérience en commentaire.
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4 commentaires
Salut Matthieu!
C’est toi qui est allé à Madagascar? On en rêve avec Robin mais je ne sais pas trop quoi penser?
Tu crois que c’est faisable en ce moment? La pauvreté n’est pas insurmontable?
T’as pu faire des trekking en autonomie?
Merci par avance =)
Robin et Anna
Coucou Anna et Robin
Yes c’est bien moi !
Je n’ai pas eu le temps de raconter tout ce voyage mais c’était extraordinaire. (en plus de l’itinéraire présenté dans l’article on avait aussi fait le parc national d’ISALO et RANOMAFANA, lac TRITRIVA etc..)
C’est un pays compliqué..la pauvreté y est et y sera toujours, elle impact parfois les touristes (barrages armés sur certains taxibrousse etc…).
Je suis assez baroudeurs dans l’âme mais je ne crois pas qu’il faille s’aventurer seul à Madagascar (même si j’ai croisé des gens en 4×4 qui semblait le faire en autonomie), et s’accompagner d’un guide et souvent plus adapté pour éviter les pépins..
C’est là ou je suis partagé car je n’aime pas être 100% de mon temps avec un guide.
Pour les trekkings c’est pareil, jamais en autonomie, toujours accompagné d’un guide, tu ne peux pas faire les parcs sans guide de toute façon et tu contribues d’une certaine manière au fonctionnement de l’économie locale.
Tellement dommage pour ce pays continent qui en a sous le coude !
A dispo si vous avez d’autres questions !
Matthieu
Bonjour, peux tu m’indiquer avec quel guide vous avez fais votre trek? merci
Bonjour Manon,
Avec Jeannot comme indiqué dans l’article 😉
A moins que tu évoque autre chose ?